Photos / Photographs : Claire Lacout /Jean-Pierre Maillet

La Tribune, Le Progrès, le 12 mars 2004.

Tempête peu commune


Si La Tempête fait des vagues, ce sera de satisfaction. Bravo à la Compagnie de la Commune pour cette création. On imagine à peine la fierté du centre culturel d’en être un des co-producteurs.


BIEN MALIN qui nommera, qui qualifiera cette tempétueuse et impétueuse mise en scène. Théâtre, danse, opéra, amorce de comédie musicale, chapelet de chorégraphies… Bien ailleurs encore. Bien malin, vraiment, qui le dira.

Il y a ce drap qui d’abord est vagues, réceptacle de la tempête, puis se précise en manteau de Prospéro. […] Il y a ces fleurs gigantesques, majestueuses, belles, troubles. Elles peuplent l’espace et en font tant nature que mobilier. Elles personnifie un monde quasi irréel.

Nous voici, « entre l’azur du ciel et le verdâtre de la mer », captifs d’une île, rescapés de la folie des éléments, huit clos d’un être, Prospéro, noble chassé de son Duché, qui y est reclus et convoque à lui les acteurs de sa déchéances.

En groupes, en lignes, en procession, en solo comme en duo, ils vont tous défiler devant nous, hagards, perdus, manipulés qu’ils sont par ce maître vengeur. […]


L’étonnant Prospéro

Tout, ici, est pensé. Jusqu’à la taille des acteurs. Hors leur talent, ils sont tous petits. Et Prospéro est grand, supérieur au moins d’une tête, sinon bien plus. Tous, « hommes indignes à la vie, rendus fous », s’activent en gestes scandés et superflus. Lui est calme et olympien, quasi Dieu en son royaume de chimères. […]

Dans cette pièce fleuve (deux heures vingt), il y a une rare fluidité, étonnante conduite d’acteurs, discipline de groupe et prouesse de tout un chacun, qui se réalise en son rôle. Tout est pensé, oui. De la bande son faite de cris, de basson, de psaumes vieux et de douleur, de criards cris d’oiseaux, de tintements, jusqu’à la flore-décors, de la dimension des pourpoints qui disent la noblesse et le rang à ces va-et-vient dignes des Marx Brothers et du Quatuor, dans des corps à chœurs surréalistes réglés au poil près. Jusqu’à ces yeux injectés de rouge.Tout est somme d’images mémorables en ces gesticulations, ces micro-paniques, ces trahisons et félonies… Tel est l’art puissant du héros de William Shakespeare, tel est celui, non moins performant de Béatrice Bompas, en sa compagnie peu commune. C’est savoureux et excellent.

On souhaite longue carrière à cette tempête, flots calmés et brise favorable. La Tempête est, assurément, le joyau de cette compagnie de la Commune, dont on ne connaît et recense que des bijoux. Comme la quintessence d’un rare talent.


Michel Kemper

Spectacle subventionné par la Ville de Saint-Etienne, le Conseil Général de la Loire, la Région Rhône-Alpes (Réseau des Villes) et la DRAC Rhône-Alpes.

Coproduction : Cie de la Commune/Comédie de Saint-Etienne/Dôme Théâtre d’Albertville/Centre Culturel de La Ricamarie/Salle Gérard Philipe Villeurbanne. - Partenaire : Théâtre de Roanne.

Nouvelle traduction d’André Markowicz

New traduction by André Markowicz

Aux éditions Les Solitaires Intempestifs dans la collection les “Traductions du XXIe siècle”.

The Tempest

by W.Shakespeare offers a theatralisation of the smallness of human drama in the face of the universes’ purity. The juxtaposition of those two worlds creates a fragile enigma, which attracts us into the abyss of family and human relations. The play evolves between a mysterious island, populated with spirits, and the conquering presence of men who find themselves out of time, far from their own references.

Cédric

Veschambre

Sandra

Trambouze

Christophe

Noël

Stéphane

Kordylas

Raphaël

Fernandez

Laurent

Chouteau

Pascal

Jehan

David

Fernandez

Marie

Forissier

Julio

Guerreiro

Scénographie:Chantal

Guinebault-Szlamowicz

Adeline

Benamara

Création Lumière : Serge

Lattanzi

Mise en Scène
Béatrice BompasBeatrice_Bompas_CV.html

Création Musicale : Christophe Serpinet

Costumes : Caroline Juy

Julien

Rocha

la compagnie de la commune

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“Le monde comme nous l’imaginons et le construisons n’est qu’un rêve. Nous sommes l’étoffe des songes, notre vie n’est rien qu’un instant perdu dans ce grand sommeil.” Prospero

La Tempête de W. Shakespeare nous projette dans une théâtralisation de la petitesse des drames humains face à la pureté de l'univers. C'est la juxtaposition de ces deux mondes qui crée une énigme d'un équilibre précaire,  qui nous plonge dans l'abîme des rapports familiaux et des relations humaines. La pièce oscille entre une île mystérieuse et féerique peuplée d'esprits et la présence colonisatrice des hommes qui se retrouvent hors du temps, loin de leurs propres repères.

la compagnie de la commune

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