Sandra

Trambouze

Julio

Guerreiro

Marie

Forissier

Photos Claire Lacouthttp://www.hw12.com

Avec / With :

Production : Cie de la Commune.

La Tribune, 17 août 2006.


Quand un et un font quatre …

La Compagnie de la commune présente sur fond de légèreté un spectacle mettant en scène la fragilité des rencontres amoureuses, d’après Sempé et Gildas Bourdet.


PREMIER abord, voyage de noce est un diptyque peint sur la carte du tendre. Béatrice Bompas, metteur en scène, s’est inspirée de 2 auteurs, Sempé et Gildas Bourdet, pour en adapter les dessins et les textes. Cela donne un spectacle à deux têtes et 2 acteurs (Julio Guerreiro et Sandra Trambouze) où la fragilité de l’amour donne à rire pour n’en pas pleurer. De 2 histoires au départ, Béatrice Bompas n’en a fait plus qu’une, Premier abord, c’est la rencontre en pointillés d’un homme et d’une femme. Ils se trouvent sans se chercher, puis ils se cherchent et ont peur de se trouver. Cette pudeur et cet éblouissement du sentiment sont révélés par la course zigzagante des acteurs et les bribes de mots ponctués pour chacun par des jingles pleins d’humour. Dans le public, hommes et femmes disposés les uns face aux autres assistent avec amusement à ces va-et-vient qui symbolisent leurs propres pas perdus. Le début d’une histoire rare et pourtant banale, quand la vie bascule sans qu’on puisse rien maîtriser. Deux minutes de pause, quelques lampes allumées. Puis les 2 personnages réapparaissent. C’est Voyage de noce.


Une tragi-comédie

Les tourtereaux du début sont ivres. Les dialogues battent de l’aile comme les comédiens, sacrement bons dans leur capacité à diphtonguer. L’apesanteur des premiers émois s’est lestée d’une bonne dose de rancunes et non seulement ils parlent double, mais ils sont quatre : « C’est pas qu’on s’aime plus, c’est qu’on aime deux personnes de plus ». Bref ils fêtent leur rupture « parce que pendant quatre ans, ils ont quand même été un couple flormidiable ! ». La vieille rengaine de la confiance déçue prend des airs nouveaux grâce au dynamisme enjoué des acteurs. Les répliques sont cinglantes, les corps toujours en équilibre entre le regret de ce qui a été et le désir de ce qui pourrait encore être. Plus proches du sol, de plus en plus complices avec le public, les personnages, s’ancrent dans un désarroi perceptible sous la légèreté du propos. Avec cette création, la compagnie de la Commune renoue joliment avec les Bravos de la Nuit, dont elle avait été absente pendant 5 ans.


Gillette Duroure

Une comédie de la relation amoureuse : le spectacle est divisé en deux parties. Premier Abord, qui relate la difficulté de la rencontre amoureuse (Sempé) - deux personnages ordinaires seuls et perdus au milieu du monde qui les entoure font l’expérience de la rencontre amoureuse. Ils ne savent ni vraiment s’ouvrir, ni comment tisser les liens. C’est l’hymne poétique à la timidité. De rencontres en rencontres, ils font le constat de leur inadéquation au monde. Voyage de noce raconte la difficulté de conserver une relation amoureuse (Gildas Bourdet). Le temps a passé et nos deux apprentis amoureux ont eu le temps de s’aimer, nous les retrouvons alors qu’ils fêtent leur divorce. Ils sont ivres, drôles et pathétiques, l’alcool aidant, conscients de jouer leur dernière scène, ils vont frôler le drame.


Sur le ton décalé de la comédie, le travail de Béatrice Bompas fait partie de la tragédie de notre humanité soumise aux épreuves de la rencontre de l’Autre.    

A comedy of love : the play is divided in two parts. Premier Abord, which tells of the difficulty of the first encounters of lovers (Sempé) – two ordinary people, alone and lost withing the world which surrounds them, experience their first encounters. They do not really know how to open up, or build a relationship. It is a poetic hymn to shyness. From one meeting to another, they acknowledge their inadequacy in the world.

Voyage de noce tells of the difficulty to  sustain a love story (Gildas bourdet). Time has passed and our two apprentice lovers have had time to love each other, we meet them again as they have just celebrated their divorce. They are drunk, funny and pathetic, with the help of alcohol, aware that they are playing their last scene, they are on the verge of a drama.


In the tone of comedy, Béatrice Bompas’s work tells us of the tragedy of our humanity, submitted to the trial of the encounter with the Other.

la compagnie de la commune

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la compagnie de la commune



“Voyage de Noce ne nous suggère même avec la plus forte compassion que de généreux éclats de rire.

L’interprétation est magistrale, fulgurante. D’un côté du salon les hommes, de l’autre les femmes. Tous pris à parti par un couple qui se rote un mutuel mépris.”


Michel Kemper, La Tribune le Progrès, Oct. 2001

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